5 choses à apprendre des introvertis…

J’avais 16 ans et j’étais en classe de solfège lorsque j’ai rencontré Elisa.

C’était une jeune fille très gentille qui venait de La Réunion. J’adorais l’observer car elle était très calme. A l’époque déjà j’avais perçu qu’elle avait un monde intérieur très riche. Elle se faisait très peu remarquer et je me demandais souvent comment elle faisait pour se détacher autant du groupe. J’avais comme une petite pointe de jalousie car je voyais bien que sa joie de vivre et son bonheur ne dépendaient pas des personnes qui étaient autour d’elle. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à avoir une attirance pour les personnes introverties.

Je suis une extravertie. Ce qui veut dire que je recharge mes batteries grâce à mes échanges avec les autres. Pourtant, la plupart de mes amis sont introvertis. J’ai toujours aimé ce trait de caractère et c’est pour cette raison que j’ai acheté le livre : Quiet. C’est un très bon livre qui explique comment survivre dans une société qui est conçue pour les extravertis. En temps normal, le monde est fait pour nous mais pour le moment, ce n’est plus le cas. Les introvertis sont les mieux placés pour vivre positivement le confinement. L’obligation de rester confinée m’a poussée à replonger dans le livre Quiet pour voir comment on peut s’inspirer de leur mode de vie et mieux vivre cette période.

  1. La force tranquille des introvertis
    Rosa Parks a changé la face des Etats-Unis grâce à un simple « non ». Lorsqu’on lui a demandé de céder sa place à une personne blanche, elle ne s’est pas énérvée et elle a juste répondu non. Elle a ensuite été arrêtée. Le calme de Rosa Park a joué un grand rôle dans les révoltes à Montgomery. Car dans son quartier, tout le monde savait que c’était une femme tranquille et que si il y avait bien une personne qui ne méritait pas d’être mise en prison, c’était bien elle ! Aujourd’hui beaucoup de gens s’imaginent que Rosa Park avait un tempérament très fort. Mais lorsqu’elle est décédée en 2005, ses proches l’ont décrite comme « une femme timide et réservée mais ayant le courage d’un lion. » Ils ont utilisé beaucoup de termes intéressants comme : « l’humilité radicale » ou la « force tranquille ». C’est hyper intéressant de voir qu’on peut être timide et courageux : ce ne sont pas des oxymores.
  2. Des leaders à l’écoute
    Susan Cain, l’auteure du livre a souvent été vue comme une leader à contre-courant. Les introvertis ont le sens de l’écoute. En général, ce sont des personnes bienveillantes qui écoutent plus qu’ils ne parlent. Ce sont des qualités qui permettent d’adopter une écoute active et d’adapter les décision en fonction du feedback reçu. Très souvent, les managers introvertis obtiennent de meilleurs résultats car ils réussissent à gagner la confiance de leurs équipes.
  3. Notre monde intérieur est plus important que notre personnalité
    Il faut savoir que le terme « personnalité » n’existait pas avant le 18e siècle. Dans le passé, l’idéal était d’être une personne sérieuse, honorable, disciplinée. Donner une bonne impression comptait moins que la manière dont on allait agir en privé. Petit à petit, avec le culte de la personnalité, les Américains se sont concentrés sur la manière dont les autres les percevaient et ont tout fait pour être charismatiques. Aujourd’hui, on voit bien que ce confinement sera plus difficile pour les personnes qui sont focalisées sur les signes extérieurs de richesse. Notre quotidien s’est simplifié. Il est basé sur des routines simples et sans artifices. Nous n’avons plus besoin d’avoir de belles tenues, de porter beaucoup de maquillage ou de posséder une belle voiture. On se reconcentre sur l’essentiel.
  4. La solitude est la clé de la créativité
    Réaliser des choses exceptionnelles se fait plus facilement lorsqu’on est seul. On peut travailler avec méthode et discipline. On peut identifier les tâches à faire et ajuster notre travail. C’est la pratique qui permet de s’améliorer et la solitude permet de se concentrer.
    C’est pareil pour le partage d’idées et l’innovation. On vit dans une époque où le brainstorming est extrêmement valorisé. Pourtant, l’une des études mentionnées dans le livre explique que lorsqu’on fait du brainstorm, il y a toute une série d’idées dont on ne va pas parler car on a peur d’être jugé. Le brainstorming est plus efficace lorsqu’on le fait seul, puis que l’on partage ses idées via des outils de collaboration en ligne.
  5. Les mots sont dangereux.
    Beaucoup de scientifiques ont schématisé les cultures en disant que la culture asiatique était plutôt une culture d’introvertis tandis que la culture occidentale était dominée par les extravertis. En tout cas, une chose est sûre pour les Asiatiques, c’est que les mots sont dangereux. Les mots peuvent heurter des personnes et créer des problèmes. Il y a même un dicton connu qui dit : »Those who don’t know speak and those who know don’t speak… » A contrario, les Occidentaux valorisent la joute verbale. Tandis que les Asiatiques respectent la réserve et l’humilité afin de faciliter la cohésion de groupe. Leur culture est adaptée aux besoins de solidarité actuelle. Il est clair que face à une menace importante pour l’humanité, il est indispensable de penser collectif et d’agir humblement. Je pense ici, notamment, aux différentes déclarations des politiques qui ont fini par se révéler fausses. (sur les masques…)

    Etre confiné nous force à faire preuve de plus de réflexivité. On peut profiter de ces moments (si on a la chance de vivre dans un lieu convenable) pour cultiver notre spiritualité. Et je pense que les introvertis ont beaucoup de choses à nous apprendre. Laissons les personnes habituellement silencieuses nous guider dans cette épreuve.

Sources et pour aller plus loin :

Quiet, Susan Cain.
The Power of Introverts In A World That Can’t Stop Talking

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