Capitaliser sur les luttes afro en Belgique et partout ailleurs…

Il y a quelques jours, le milieu militant de Bruxelles a subi une petite secousse sur les réseaux sociaux…

Lors d’un festival sur les arts urbains, la marque Real Clothing Brussels a mis en vente un T-shirt avec le slogan : « All Lives Matter »... Lorsque des activistes s’en sont rendu compte, ils ont tenté de déloger les exposants du festival

Photo tirée de l’insta story de la marque.

Ce slogan choque car il a très souvent été utilisé pour décrédibiliser le mouvement Black Lives Matter….Comment une marque prônant une vision progressiste de la société a pu en arriver là?


« They want our rythm but not our blues » : Appropriation culturelle de nos luttes…

Il est intéressant d’analyser le pur non-sens de la marque. Lorsqu’on observe son fil Instagram, on se rend compte que c’est un copié/collé de la charte graphique et de l’univers de BLM. De la police d’écriture, au choix des couleurs.. Absolument tout est recopié et il n’y a absolument aucune place à l’inventivité. La marque utilise le capital « coolitude » de la blackness, tout en effaçant totalement le caractère politique qui contextualise la naissance de ces mouvements artistiques ou politiques.

Capture d’écran de l’Instagram de la marque RealClothing.bxl
Images tirées du site Black Lives Matter

Ce qu’ils font, c’est capitaliser sur la résilience des personnes noire et c’est complètement problématique pour deux raisons :

1) C’est du vol artistique. C’est un manque de respect terrible pour ceux qui sont à l’avant-garde de toute une série de luttes politiques Ces personnes paient cher leur engagement. Elles se font harcelées et même parfois, tuée pour tout ça.

2) Cette anecdote rappelle pourquoi beaucoup de militants noirs détestent l’appropriation culturelle…Tout au long de notre histoire contemporaine, les personnes noires ont inventé de nouvelles formes d’art et d’expression. Et elles ont, à chaque fois été copiées et n’ont (la plupart du temps) pas reçu les honneurs et les moyens financiers d’aller jusqu’au bout de leurs projets. Cette histoire, c’est une fois de plus, une manière de nous dire : « You don’t own shit, not even the shit you created for yourself”.

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